Dans la lignée de Robert Hampson ou Christian Fennesz, Oren Ambarchi et Nicholas Willscher (alias Zammuto) [sic] ont relégué leurs guitares au rang de générateurs de sons. L'Australien Oren Ambarchi a composé «Insulation» sans avoir recours à aucun traitement digital du son. Les onze morceaux de son premier album explorent des directions allant des dérapages à la Mego à des compositions plus axées sur la texture ou la répétition, réminiscentes de travaux plus acedémiques. Si la façon dont Ambarchi produit des sons concrets et des fragments sonores à la granulosité exacerbée - sorte de recontre entre Farmers Manual et Main - reste un mystère, la finesse de l'ensemble fait de ce travail le disque le plus excitant sorti par les Londoniens de Touch ces derniers mois. Zammuto, pour son, «Willscher», a, lui, recours à un ordinateur; ses compositions sont pourtant plus lo-fi et les traits musicaux de l'icône rock y sont plus facilement reconaissables. Rappelent l'electronica concrète de Matmos, la musique de Willscher a sans cesse recours au grain, au souffle et à la rugosité sonore; les neuf morceaux de ce premier disque du label new-yorkais Apartment [B] évoquent le rapport physique à la guitare. Si la pallette de sons de Zammuto est plus restreinte que celle d'Ambarchi, les formats de ses compositions sont netternent [sic] plus pop. «Mbast goodanswerremix» pourrait être le son produit par des souris (sur Mars, bien entendu) grignotant la guitare de David Pajo. Tandis que «Swap(a, b);» et «Some Moss» démontrent comment l'utilisation outrancière du flanger (?!) peut créer un amalgame hallucinant entre mélodies acoustiques et clic'n'bass électro-acoustique. «Willscher» est un monument de post-post-rock. (M. M.)

In the tradition of Robert Hampson or Christian Fennesz, Oren Ambarchi and Nicholas Willscher (alias Zammuto) [sic] have relegated their guitars to the rank of sound generator. The Australian Oren Ambarchi composed Insulation without any digital processing of the sound. The eleven pieces on his premier album explore directions ranging from the glitches of Mego to ones more focused on texture or repetition and reminiscent of more academic work. If the way in which Ambarchi produces conrete sounds or sonorous fragments to excerbated granularity - like a meeting between Farmers Manual and Main - remains a mystery, the finesse of the whole makes this work the most exciting disc to come from the Londoners Touch in the last few months. Zammuto, for his Willscher, has used a computer; however his songs are still lo-fi and the musical traits of rock'n'roll are easily recognizable. Recalling the the electronica concréte of Matmos, the music on Willscher consistently returns to grain, to breath, and to the roughness of sound. The nine pieces on this premier disc from the New York label Apartment [B] evoke a physical rapport with the guitar. If Zammuto's pallette of sounds is more restrained than Ambarchi's, the formats of his compositions are clearly more pop. "Mbast (goodanswerremix)" could be the product of mice (on Mars, of course) nibbling on David Pajo's guitar, while "Swap(a, b);" and "Some Moss" show how the extreme use of the flanger (?!) can create an astounding mixture of acoustic melodies and electro-acoustic click'n'bass. Willscher is a monument of post-post-rock.
(poorly translated by Danny)